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The Black Crowes

Groupe de rock
Guitarist Magazine n°148 – Septembre 2002

Question : Avec le recul, cette tournée avec le guitariste de Led Zeppelin apparaît encore aujourd'hui comme un drôle de choix pour un groupe.

Réponse (Rich Robinson - guitare) : Nous l'avons fait pour le fun. Qui aurait refusé une telle opportunité ? Pas nous en tout cas. Nous avons pu oublier que nous étions les Black Crowes pendant quelques temps, nous avons joué sur des chansons de Led Zeppelin avec Jimmy devant un énorme public.

Pourtant c'était tout simple, il n'y avait aucun plan de carrière. J'ai pourtant l'impression que, malheureusement, tout le monde s'en fout, mais Jimmy a énormément apporté à la musique et, aujourd'hui, son jeu de guitare reste phénoménal.

Aucun guitariste actuel est capable ne serait-ce que d'imiter Jimmy Page...J'irai même plus loin, il faut bien que quelqu'un mette les pieds dans le plat et dise les choses telles qu'elles sont. Des musiciens comme Jimmy, John Bonham ou John Paul Jones manquent terriblement à l'heure actuelle.

Quand je vois tous ces branleurs qui se prennent pour des vedettes et qui n'ont pas fait le moindre apprentissage de la musique, de ce que en quoi consiste vraiment l'association "guitare-basse-batterie-...

Question : Justement, quels sont les conseils que tu donnerais à un jeune qui s'y met ?

Réponse : Le seul message que je délivrerai c'est : "Jouez parce que vous le désirez vraiment, pas pour d'autres motivations. Pas pour la gloire, la fortune...Jouez quand vous en avez besoin au fond de vous.

Certains musiciens restent des journées entières à travailler. Si c'est réellement parce qu'ils ont en besoin, c'est parfait. Mais si c'est pour devenir une sorte de champion ou de scientifique de l'instrument, je trouve ça puéril."

Lorsque j'ai commencé la guitare, je ne jouais que lorsque j'en avais envie. C'était toujours un plaisir. Ce n'était pas une discipline. Je ne me disais pas : "je m'y mets de trois à sept heures tous les jours."

Question : Ton style n'est certainement pas le plus facile à analyser, dans la mesure où, comme on l'entend sur le live, tu peux jouer des choses insensées, dont on ne t'aurait jamais cru capable, mais aussi te lancer dans des plans pas toujours parfaits, comme si tu préférais te planter que de ne pas essayer de sortir du cadre que tu maîtrises.

Tu es un peu l'antithèse de ces musiciens qui redoutent tant de faire des pains, qu'ils ne jouent que ce qu'ils ont parfaitement intégré.

Réponse : Il ne faut surtout pas avoir peur de se planter. Ce sont les erreurs qui ont donné les meilleures idées au rock'n'roll. Jimmy est tout à fait dans cette lignée. Il se plante souvent, mais lorsqu'il trouve ce qu'il cherche, c'est tout simplement prodigieux.

C'est bien le problème de tous ces musiciens qui se pointent et font leur numéro appris par coeur, où chaque note a été travaillée à la perfection...C'est la chose la plus ennuyeuse de la terre. Commencez plutôt par une fausse note et revenez dans la tonalité. Il y aura bien plus de vie dans votre jeu.

Prenez n'importe quel titre de Mississipi Fred McDowell, "Milk Cow Blues" par exemple, si un musicien travaille jusqu'à le jouer exactement comme il a été enregistré, ce sera complètement ridicule. Il aura toujours un métro de retard car jamais son créateur ne l'aurait rejoué de la même façon, il y aurait rajouté à chaque prise toute sa passion. Il n'y en a aucune à reproduire mécaniquement un morceau.

Ce qui m'intéresse, c'est de toucher les gens. Parfois, je me plante, mais lorsque je trouve, je ressens des choses incroyables. Tout ce que j'espère, c'est que les gens qui écoutent le ressentent aussi.

Cela résume assez bien la mentalité du groupe. Nous prenons beaucoup de risques, mais le jeu en vaut la chandelle.

 


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