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Question
: En un an j'ai eu l'occasion d'entendre
"Flashback", un album de reprises; "New York City
Blues" qui est un regroupement autour de toi de toutes les
pointures du NYC Blues; et maintenant j'ai l'occasion de te rencontrer
avec cet album "The Good, The Bad and The Chubby". Cette
intense productivité en tant que compositeur, producteur, musicien,
c'est de l'angoisse pure ?
Réponse :
Absolument. Je suis complètement malade. Le travail que j'abats me
permets de lutter contre le diable. Je ne rigole pas.
Si je n'avais pas la musique, je pense que je serais déjà mort, en
prison ou dans un hôpital psychiatrique.
Question
: N'as-tu pas peur qu'en sortant trop de
disques, tu finissent par développer une discographie inégale. Est-ce
que c'est le genre de truc qui t'inquiète ?
Réponse :
Non parce que chacun de mes albums est meilleur que le précédent. J'en
suis intimement convaincu, et quand tu vois mes albums, tu peux
t'apercevoir de la progression.
Tu peux constater que chacun est meilleur que le précédent, que
chacune des chansons est meilleures que les précédentes, chaque partie
de guitare est meilleure que la précédente, chaque production est
meilleure.
Tu vois, je n'ai jamais intégré de collège musical ou d'université
prestigieuse. Je n'ai fait que le lycée, et surtout j'ai tout appris
dans la rue.
Quand tu intègres un bon groupe et que tu développes un bon truc dans
une institution musicale, tu as une bonne note. Chouette.
Quand tu es dans la rue et que tu formes ton groupe de diverses
rencontres, et que ça foire, tu te fais baiser et ta réputation te
suit comme une ombre. Tu imagines la différence de motivation ?
J'ai 42 ans à présent. J'ai commencé à 30 ans. Cela fait donc 12 ans
que je suis dans la place. Je n'ai jamais cessé de me développer, de
développer mon style, mes connaissances, mes rencontres. Maintenant je
suis lancé et très loin. Laisse-moi rajouter ceci :
tous les "suckers", les petites tapettes, les imitateurs qui
voudraient me pisser dessus, apportes-les moi. je me ferais un plaisir
à leur donner du plaisir à toutes ces pisseuses qui croient faire du
blues. C'est un défi que je lance.
Tous ces guitaristes de blues, qui montent sur scène et qui voudraient
m'enculer ? Apporte-les moi que je me régale. Tu veux que je te
dise...Je crois aux étapes. Je suis arrivé à un niveau où je n'ai
plus rien à prouver, qu'ils viennent, je reste à leur disposition.
Personne ne peut faire ce que je fais. Personne ne peut jouer comme moi,
personne ne peut écrire des chansons comme moi, personne ne peut
produire comme moi, personne ne peut chanter comme moi, personne ne peut
faire des concerts comme moi. Je te bats, je te fume et je t'encule !
Question
: Je pense que tu as tout dit ?
Réponse :
(Éclat de rire) Voilà le blues !
Question
: Imagine maintenant que tu sois perdu
dans l'espace, ou dans une épaisse forêt sordide, quelle mélodie
pourrais-tu te chanter pour rester cool ?
Réponse :
Mmh... Voilà une vraie question... Je pense que ce serait plus un
rythme qu'une mélodie. Tout a commencé par la batterie pour moi. Que
ce soit ma carrière ou la plupart de mes chansons.
Question
: Et si la guitare était un animal.
Lequel serait-il ?
Réponse :
Une grosse chatte ! (rires gras)

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