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Question
:
Il paraît que vous avez découvert la guitare grâce à
Brassens. Vous avez pensé à faire un album de ses thèmes
?
Réponse
: C'est
vrai que c'est Brassens qui m'a donné envie de me mettre
à l'instrument. Je n'ai jamais eu le courage de me lancer
là-dedans mais il y a un côté humain, poétique, poignant
chez lui qui n'est pas traduit dans la version jazz
des Copains d'abord, par exemple. Il y a aussi
un certain rythme dans la façon dont il disait ses textes,
qui est intéressant.
Question
:
Le fait que vous utilisiez un trompettiste (Bert Joris)
dans cet album, de même que votre façon d'aborder certains
thèmes, évoquent Chet Baker. Ce fut une rencontre très
importante dans votre carrière ?
Réponse
: Je
m'inspire toujours beaucoup de Chet Baker, mais aussi
d'Errol Garner. Baker avait un phrasé rythmique impeccable,
une mise en place hallucinante, ce qu'il faisait tout
seul sonnait tellement bien qu'il fallait être à côté
de ses pompes pour le gâcher.
Je pense qu'il
ne connaissait pas les grilles, l'harmonie. Stan Getz
non plus, d'ailleurs. Mais c'était toujours juste. Ce
sont des musiciens qui n'ont pas connu les écoles de
jazz et qui jouaient de façon instinctive.
Question
: Une
de vos filles est DJ. Vous intéressez-vous à son travail,
et réciproquement ?
Réponse
: Oui,
ma fille aînée, Isabel, fait de la house music. Elle
préfère quand je joue avec des accords, avec un son
disto. Quand j'ai enregistré ce disque, j'ai joué Tiger
Groove de cette façon, par exemple, et le morceau
lui est dédié.
Elle a un projet de mettre en
boucle certains passages de mes premiers albums, pour
en faire un disque. Parfois, je vais l'écouter en boîte.
Mais c'est très fort !
Question
: Beaucoup
d'artistes extérieurs au jazz vous citent comme référence,
et parfois des plus inattendus...
Réponse
:
C'est vrai ! C'est le cas de Charles Smith, guitariste
de Kool & The Gang. Il a cherché à me rencontrer
pendant des années. J'étais très fier.
Andy
Summers aussi, le guitariste de Police. On s'est rencontré
à Londres et il voulait faire un projet avec trois guitares,
avec John Etheridge, mais c'est difficile de faire quelque
chose de cohérent avec trois guitares. Je trouvais qu'il
y avait trop de notes, cela faisait chaotique.
Il
paraît aussi que Benson a parlé de moi, et que j'ai
aussi un fan chez les Stones, c'est le batteur !

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