Pleymo

Davy, guitariste de Pleymo...

Question : Pleymo est-il le meilleur groupe de néo français ?

Réponse : Honnêtement, je ne classifie pas. Nous représentons un certain style qui se veut festif et ludique...Les Watcha mettent plus en avant le côté technique. Enhancer joue sur le côté hip-hop. Les Wunjo sont vraiment rock'n'roll. Tandis que Mass est plutôt aérien, émo. On essaie chacun de faire le mieux possible. Mais meilleur, ça veut dire quoi ? Meilleur des ventes ? Là, je ne sais pas.

Question : Pleymo est-il au niveau des groupes américains

Réponse : Oui. Très franchement, nous sommes au niveau de certains avec qui nous avons joué. Pour autant, je ne t'en citerais aucun, car ça fait super prétentieux. Mais bon, il y a un milliard de groupe français qui mettent la dose à des groupes américains. Je parle des live. Je ne parle pas des disques car à ce niveau là, ils nous mettent tous une claque. Mais certains groupes restent moyens en live malgré de bons albums.

Question : Par qui as-tu été déçu ?

Réponse : Par des groupes comme Crazy Town. Déjà sur skeud c'est pas formidable, or en live, ça ne pousse pas très loin.

Question : Tu disais : "Une fois que les groupes américains auront compris qu'on sait jouer, ils auront peut-être envie de jammer avec nous." Comment avez-vous obtenu la première partie de Slipknot ?

Réponse : Je ne sais pas. Je pense que c'est l'organisateur qui voulait placer une première partie et qui a fait appel à nous. Il y a très certainement eu un apport financier, et encore, je ne sais pas car je suis le dernier mis au courant de ce genre de choses. Sony a dû payer un truc, mais je pense que t'es mieux renseigné que moi. Je ne sais pas du tout. Je sais qu'on était en répète quand on a reçu un coup de fil où on nous l'a appris. Alors, on a sauté pendant un quart d'heure. Et c'est tout ce que je sais.

Question : Tu ne te nourris pas trop de désillusions par rapport à la manière dont se passent les achats de première partie ? Et plus généralement sur l'amalgame business et musique ?

Réponse : Si un peu. C'est vrai qu'il y a des choses assez surprenantes. Mais c'est une montagne à abattre si tu veux que cela se passe autrement. Comment faire pour qu'un groupe Ricain tombe sur ton disque, et que ce groupe soit assez fort pour t'imposer en première partie ?

Nous, on ne le peut même pas vis-à-vis de petits groupes qu'on aime bien ! Alors t'imagines pour les Ricains qui ont des moyens colossaux et qui doivent énormément de choses à leurs maisons de disques ! Pour qu'eux imposent un groupe de néo, il y a beaucoup de barrières à faire tomber.

Question : Pleymo ne peut pas choisir ses premières parties ?

Réponse : Non. Quand on joue dans une salle, c'est le type qui produit la soirée qui choisit la première partie. Mais pour la deuxième vague de la tournée, c'était différent car c'était nous qui produisions. Donc, sur ces dates, on a reçu des démos et choisi les groupes qui assureraient les ouvertures.

Question : Tu disais il y a un an : "Limp Bizkit, ils ont tout fait, ils ont tout cramé." Si l'occase vous était donnée de jouer avec eux, vous la prendriez ?

Réponse : Cela dépendrait des conditions. Car la dernière fois qu'on a failli jouer avec eux, on a été assez déçu de leur comportement. Surtout de Fred Durst. C'était à la Mutualité (Paris). On nous a proposé un créneau d'une demi-heure qu'on s'est empressé d'accepter. On a donc fait les balances, jusque là, tout ce passait bien. Wes Borland m'avait même proposé de jouer sur son ampli et fait voir le son clair et la disto, c'est tout ce que j'avais demandé. On était donc en train de se changer quand quelqu'un est venu dire que Fred Durst ne voulait pas qu'on joue. Pourquoi ? Je ne sais pas trop.

Peut-être qu'il trouvait qu'on était trop nuls. Ou trop bons. Ou que ça ne se faisait pas. Mais dans de bonnes conditions, ça nous plairait de jouer avec eux. Même s'ils traînent en ce moment une bonne image de poseurs, ça reste un bon groupe. Ils ont des riffs qui tuent. J'aimerais qu'on aille jouer aux Etats-Unis mais ça demande beaucoup plus de moyens. Je pense que le marché y est plus fermé. Là-bas, ils ont tout ce qu'il faut avec Linin' Park et compagnie. Il y a pléthore de groupes. Ils n'ont pas forcément besoin de Pleymo.

Question : Pleymo est-il un groupe opportuniste ?

Réponse : Je ne vais pas te répondre que oui. J'espère que non. Après, ce n'est pas à nous de le dire. Je n'ai pas l'impression qu'on le soit. Si les gens l'estiment, c'est peut-être qu'on l'est. Je sais seulement qu'on est pas timides et c'est peut-être ça et que c'est ça qui fait chier, surtout en France. On se marre, on ouvre notre gueule et ça peut être mal vu. Reste qu'il n'y a jamais de mauvaises intentions derrière ce que nous faisons.