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Question
: Tu as dit que tu avais réalisé
"For Him And The Girls" parce que tu avais besoin d'écouter
une musique que tu aimais. Il n'y a aucun artiste pour te plaire en ce
moment ?
Réponse
: Pas vraiment non. Les radios
canadiennes et américaines sont réellement très, très pauvres. En
qualité, en intention. C'est sucré, sirupeux, mais il n'y a aucune
substance dans cette musique.
Question
: A ton avis, comment en sommes-nous
arrivés à une telle pauvreté ?
Réponse
: Je pense que la pop et le rock sont
trop vieux. Ils existent depuis cinquante ou soixante ans. Le business
sait qu'il n'y a plus de naïveté dans la pop, il l'a tuée.
A l'époque d'Elvis Presley, de Jimi Hendrix, de Jimi Page, il n'y avait
pas tant de règles.
Tant mieux si tu étais beau gosse, mais ce n'était pas l'essentiel.
C'était tout aussi cruel, mais les producteurs avaient une sensibilité
musicale.
Il n'y avait pas cette sorte de productivisme du beau-corps-belle-gueule,
cette usine à gros seins qui doit chanter comme çà des chansons qui
doivent sonner comme ci, et faire des vidéos qui doivent être conçue
comme çà.
C'est avec toutes ces règles que l'on tente de canaliser les esprits.
Mais les gamins ne sont pas dupes. On leur donne du punk-rock, ils
secouent un peu et se rendent vite compte que c'est du toc, que c'est
vide.
Et puisque tout le monde pense à ta place, oublie deux seconde ton
cerveau, et use de ton coeur ou de tes tripes, c'est la meilleure façon
de ne pas se faire piéger.
Ils traduisent pour toi les grandes phrases, ils vont au-delà des mots
et de l'éloquence de certains, pour te permettre de distinguer les
réelles intentions de chacun.

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