Zakk Wyld

Interview à l'occasion de la sortie de son nouvel album, sous le nom du groupe Black Label Society : "The Blessed Hellride"

Zakk Wyld : Toutes ces histoires de freedom fries (les frites) au lieu de french fries...C'est un procédé de nazis! Les gens sont devenus dingues. On verra bien si ça va durer. Mais je peux comprendre que la faute revient surtout à Saddam. C'est lui qui a lancé tout ce bordel.

S'il avait accepté de livrer toutes ses armes, tout aurait été plus simple. On ne pouvait laisser un malade dans son genre développer des armes nucléaires. C'était comme si on avait laissé Hitler avoir la bombe en disant : "Vous ne pensez tout de même pas qu'il va s'en servir, non?" Personnellement, je pense que ce genre d'individu serait prêt à utiliser ce genre d'arme sur n'importe qui.

Question : Sans être réellement engagé, tu n'hésites pas à t'exprimer sur tes albums, -1919 Eternal- en tête. Malgré l'ambiance actuelle, c'est cependant moins évident sur "The Blessed Hellride".

Réponse : Je ne suis effectivement pas dans un état d'esprit tel que je pourrais chanter "Shiny Happy People". Mais le dernier album évoque beaucoup plus la vie d'un musicien sur la route et ce qu'il ressent. Je ne veux plus écrire de paroles aussi explicites que dans le genre "Graveyard disciple genocide junkies"...

Question : Musicalement, on sent que tu étais résolu à te repositionner dans un registre purement heavy.

Réponse : Absolument. Je ne me suis pas mis au clavecin ou à la mandoline. C'est juste moi qui envoie la sauce avec une putain de Les Paul et un Marshall. L'album correspond exactement à ce que j'avais en tête et je n'ai plus qu'une hâte, c'est de pouvoir balancer les nouveaux titres sur scène.

Question : Ce qui est saisissant sur cet album c'est presque plus ton chant que ton jeu de guitare. On entend Ozzy sur un morceau, mais le moins qu'on puisse dire c'est que tu es capable de l'imiter à merveille...

Réponse : Comme Ozzy, j'ai surtout appris à changer de registre suivant les morceaux. J'aime écouter les albums où l'on a l'impression qu'il y a plusieurs chanteurs, bien que ce soit toujours le même. Je me souviens de la première fois où j'ai écouter "Appetite For Destruction" (Guns N' Roses), je me suis dis : "Merde, mais combien y a-t-il de chanteurs dans ce groupe?"

Que ce soit avant Ozzy ou depuis que je suis avec lui, j'ai toujours chanté de vieux trucs de Black Sabbath pendant les balances. Je n'ai rien fait de spécial pour chanter comme lui, mais il se trouve que la nature m'a doté d'un timbre assez similaire. Pour cet album, on s'est marré plus d'une fois.

Merde, ça sonnait tellement Ozzy. J'ai alors essayé de changer, avec une voix plus grave, et c'était parfaitement ridicule. Même Ozzy était bluffé, il s'est tourné vers moi en disant : "Fucking hell! C'est incroyable, j'ai l'impression de m'écouter..."

Question : Vos relations sont visiblement revenues au beau fixe, non ?

Réponse : Contrairement à tout ce qu'on a raconté, nous ne nous sommes jamais engueulés. Les seules fois où nous nous sommes séparés c'est lorsqu'il nous a donné congé pour la reformation de Black Sabbath ou quand j'avais été contacté par Guns N' Roses.

Mais là, il m'a simplement dit que si je ne pouvais pas partir en tournée avec lui, il devrait chercher quelqu'un d'autre. Moi je ne savais pas quoi lui répondre dans la mesure où je n'arrivais pas à avoir une réponse claire des mecs de Guns N' Roses.

Question : A l'époque tu n'aurais pas craché sur cette offre. Des regrets?

Réponse : Bien sûr...Pour moi, ça reste l'un des meilleurs groupe de rock de l'histoire. Mais c'était en 1996. De l'eau a coulé sous les ponts. Je leur souhaite de s'en sortir. Je suis toujours pote avec Slash, Duff et Matt et même avec Axl.

Question : Pour en revenir à ton album, c'est sauf un catalogue de guitares, d'amplis et d'effets. Sorti de tes Gibson Les Paul et de tes Marshall, rien ne trouve grâce à tes oreilles?

Réponse : Non, je suis heureux comme ça. Pourquoi changer? Il existe certainement des amplis qui ont plus d'overdrive que mon Marshall...Les Stratcaster ont leurs qualités et je reconnais que les Telecaster peuvent être fantastiques.

Mais, personnellement, j'arrive à trouver toutes les combinaisons de sons dont j'ai besoin avec mes Les Paul Custom équipées de micros EMG et mes Marshall JCM 800. Le Pre-amp est réglé à 100 et le volume à 4 ou 5. Les seuls effets que j'utilise sont une pédale chorus Boss, une Rotovibe Jim Dunlop et une Jimi Hendrix Wah Jim Dunlop. Les pédales sont pratiquement toujours en service, sinon, j'ai un son saturé sans trop d'overdrive ou de sustain à la AC/DC.

Si je veux un son clair, je me contente de baisser le volume de ma guitare. Je ne suis pas non plus trop branché Vintage. Hier, j'ai joué sur une Gibson Les Paul 1959. Elle devait valoir dans les cinquante mille dollars. Elle sonnait super, mais si j'avais un instrument pareil et que je la laissais tomber par terre, je mourrais d'une crise cardiaque! Mais bon, honnêtement, les Reissues que sort Gibson sont pour moi aussi bonnes.

Question : Parlons un peu d'Ozzy, si tu n'y vois d'inconvénient. Que penses-tu du tour de passe-passe avec Metallica, qui a recruté votre bassiste, Robert Trujillo, après quoi vous avez enrôlé Jason Newsted, ex-Metallica ?

Réponse : Nous avons déjà répété avec Jason et ça paraissait si logique de faire appel à lui. C'est vraiment un bassiste exceptionnel, doublé d'un mec super sympa. J'ai hâte de voir ce que ça donnera sur scène. Mais je ne suis pas inquiet.

Question : Mais c'est qu'il venait juste de rejoindre Voi-Vod...

Réponse : Il nous en a parlé et sur la tournée Ozzfest, il jouera à la fois avec Voi-Vod et avec nous.

Question : Au fait, ça te fait quoi d'avoir une super-star de la real-TV comme patron?

Réponse : J'avoue que ça m'éclate complètement. Je n'arrive à suivre régulièrement, mais à chaque je tombe sur l'emission, je suis mort de rire. Mais j'ai du mal à y croire. C'est la même chose pour Ozzy. Il ne pensait que ça deviendrait aussi énorme. Il se disait que ça allait durer un ou deux mois...

Depuis, nous avons des caméras partout dès que nous sommes avec lui. C'est surréaliste!