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"Quand je branche
ma gratte et que je commence à jouer, c'est vraiment
chouette pour moi. Mais malgré tout, je suis plutôt
un compositeur à la guitare que Frank Zappa, le guitar-hero.
La
pagaille a commencé quand l'Angleterre s'est mise à
nous envoyer de la musique des années 1950 recyclée,
jouée par des gens jeunes et plus beaux que les bluesmen
d'origine. Combien de fans des Stones avaient entendu
parler de Slim Harpo ou de Muddy Waters ?
Mais
en imitant de plus en plus les soli de Chuck Berry ou
de John Lee Hooker, la guitare a fini par prendre une
importance qu'elle n'avait jamais eue. Ce que l'on peut
dire de mieux sur cette période se trouve dans le feed-back
de Jeff Beck, et dans le son meurtrier d'Hendrix.
Pour
moi, les sixties c'est surtout le côté exploratoire
de la guitare, qui a été rendu possible par l'amplification
moderne et les studios perfectionnés.
Cela,
c'est le bon côté; mais cela nous a valu aussi le pire
: le grattage folk-rock sur une 12-cordes, et toutes
la musique de pacotille qui fournit l'essentiel du catalogue
Warner Bros...
Une fois que tu as appris les
28 ou 29 accords de rock les plus utilisés, quelques
léchouillages country par-ci, un peu d'Albert King par-là,
tu peux piquer des fringues marrantes à ta grand-mère,
et jouer dans un petit endroit où tu seras découvert.
On
te feras un contrat, et tu vendras dix millions d'exemplaires,
et il y aura un jeune guitariste qui, dans sa chambre,
t'écouteras te branler à une vitesse phénoménale avec
ta fuzz. Tu feras partie alors de l'histoire de la guitare
des années 1970 ou 1980." 
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